Réflexion sur l'horloge astronomique de Prague :
L'âme humaine a observé les corps terrestres et célestes et a voulu les mesurer; elle inventa alors l'équerre et le compas. Elle observa aussi les changements qui modifient les corps inertes comme vivants; pour mesurer la durée et la période de ces changements, elle inventa l'horloge. Or l'équerre et le compas ne ressemblent pas aux corps physiques qu'ils mesurent et de la même manière l'horloge ne ressemble pas au temps. Équerre, compas, horloge sont davantage des images de l'âme elle-même. Non pas que l'âme soit une sorte de mécanique mais c'est plutôt qu'elle projette dans le monde sensible de la Nature des êtres de raison.
Toutes ces mesures de déplacements, de grandeurs et de durées, fruits multiples de la raison, n'ont d'autre finalité que d'aider l'âme perdue à se situer dans le monde matériel. Mais elle n'est pas nécessairement perdue en elle-même et n'a aucun besoin nécessaire de mesurer le temps et l'espace pour vivre ses actions dans son monde propre. Elle n'a besoin ni d'espace ni de temps pour vivre comme pour penser.
L'horloge astronomique est un sommet atteint de la mesure du temps. Bien qu'elle puisse mesurer très précisément les périodes de changements naturels, son mouvement complexe cache et montre à la fois l'âme de l'horloger.
Séminaire Histoire de l'âme en Occident